• La main gauche

    La main gauche

    La main gauche

    Ce matin là, je me suis éveillé très tôt, j'ai bondi sur mon lit, encore sous le choc de ce rêve qui me semblait encore si réel. Pourtant quelle idée m'a pris de sauter tel un ressors, sur mon lit, et plier un peu mon corps jusqu'à l'ouverture du volet vertical de la fenêtre, volet que je n'abaisse jamais entièrement... pourquoi devais-je regarder par cet interstice dehors, pour y découvrir une partie de mon jardin. Je m'attendais à quoi au fait, voir mon vaisseau Peugeot en sustentation dans l'allée centrale de la partie du jardin qui fait dos à la maison ?

    Fox tu rêves trop me dis-je intérieurement, et tes rêves te dépassent parfois, tu devrais te coucher plut tôt, peut-être aussi relativiser un peu, avoir comme passion la SF, le fantastique et le Fantasy world c'est bien mais tu abuses un peu là !!

    Le jour même j'ai raconté ce rêve étrange à mes enfants. Nous étions à table en train de dîner. Je vois encore leurs têtes, les rictus puis les exclamations de mes deux perles alors que je contais mon songe devant eux. 

    Tu n'aurais pas dû regarder « Galaxy Quest »  hier papa, disait mon fils. Oh et puis tu es toujours dedans, rien d'étonnant que cela t'arrive la nuit, reprit ma fille.

    Peut-être avaient-ils raison, finalement mon monde est ailleurs, j'ai toujours cette impression de ne pas vivre dans mon époque, d'être perpétuellement en décalage avec mon temps.

    Le soir même, un peu résigné, j'ai suivi les conseils de ma conscience et me suis couché relativement tôt, après avoir lu deux épisodes d'une saga qui me passionne... J'ai, par la suite, posé mon livre, mes lunettes. Je me suis allongé, j'ai éteint ma lampe de chevet et j'ai finalement rabattu la couette sur mes épaules. Je me suis machinalement retourné, faisant face à ma fenêtre. Un signe, une envie de revivre ce doux songe déferlait par vagues successives dans ma tête.

    Exit.


    Je me vois encore marcher à pas lents vers l'arrière de mon jardin. Il fait nuit noire et l'air est doux. Une légère brise caresse ma peau, je l'aperçois. Il est là, magistral et magique à la fois. Il rayonne de ses feux aux reflets chauds de teintes rouge-orange dans cette obscurité qui semble s'iriser autour du vaisseau.

    Machinalement, j'ai porté la main droite dans ma poche et j'y ai trouvé la clef. La clef de mon désir le plus cher, celui de pouvoir entrer dans mon engin spatial de marque Peugeot. J'ai pressé l'unique bouton de cette clef, le sas d'accès est maintenant ouvert et je pénètre dans cet antre qui m'est si familier. J'ai longé le couloir qui m'amène maintenant au poste de pilotage. Au moment ou je me glisse dans le fauteuil de commande, j'entends derrière moi le sas qui se referme. Me voilà désormais dans un environnement hermétique. Devant moi je découvre le tableau de bord avec des commandes que je maîtrise parfaitement. Au centre de ce poste se trouve un écran tactile, déjà activé par le simple fait d'être assis au poste de pilotage. De part et d'autre de cet écran de contrôle, deux platines de conduite. Il suffit de poser les mains sur ces plaques, se faisant, elles se colorent en bleu. La platine gauche permet un contrôle de l'altitude de l'engin, la droite la direction à prendre ainsi que la vitesse. Sur le côté droit les commandes d'urgence, rétro freinage, balise de détresse et protection plasma en cas de crash. A gauche une série de bouton qui actionnent les sauts en hyperespace, l'écran ionique permettant une furtivité maximale, la commande de radio holographique. Derrière le poste, un panneau qui contient les témoins de maintenance, d'auto diagnostic, d'auto réparation et de revitalisation.

    Mes mains se posent sur les commandes qui s'illuminent. J'applique avec douceur les doigts de ma main gauche sur la platine. Le vaisseau s'élève très rapidement, trop rapidement. Paniqué par cette pression trop brutal de mes doigts, ma paume écrase la platine et le vaisseau redescend avec une vitesse vertigineuse qui a failli me fracasser sur le toit de mon garage. Visiblement, je maîtrise mais j'ai beaucoup oublié. Je manque vraiment d'assurance. Je réitère maintenant les mêmes mouvements, avec beaucoup plus de douceur. Finalement, me dis-je intérieurement, c'est pas si difficile que ça !!

    J'allais de plus en plus haut quand soudain, je suis sorti de l'atmosphère terrestre et j'ai pu constater la beauté de la Terre, l'Europe entière, une partie de l'Afrique et de l'Asie me faisaient face. Mes yeux étaient éblouis par cette pureté vue d'en haut, une vision qui donne presque un vertige infini. Je découvrais enfin la rotondité de ma belle planète. Je pleurais de joie. J'ai poussé un soupir puis je suis redescendu dans mon jardin en quelques secondes.

    J'ai enfin posé mon vaisseau, à sa place. J'ai fait pivoter le fauteuil de commande, le sas s'ouvrit dans un sifflement discret. Je me suis levé et suis sorti, aussi lentement qu'à mon arrivée. J'ai actionné le bouton de ma clef , j'ai entendu le sas se fermer. J'ai fait quelques pas en direction de la maison et me suis retourné une dernière fois en me disant que j'avais de la chance d'avoir un si beau vaisseau, aux performances venues d'un autre temps mais totalement adaptées à mes capacités.

     


     

     

     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Samedi 3 Mai 2008 à 22:07
    z'en veux un aussi
    2
    hauteclaire Profil de hauteclaire
    Lundi 26 Mai 2008 à 00:22
    Un bien joli rêve d'espace et d'évasion, dont je viens de lire les deux premiers chapitres.
    Moi-même...
    Je trouve que tes dragons sont un peu terre à terre!!!
    Bisous
    3
    Mardi 28 Octobre 2008 à 17:37
    C'est fou, ça....Ce qui est marrant, c'est qu'il y a avraiment le début et la fin de la balade dans une suite très logique de la réalité. Bon, j'ai un peu de temps, je vais lire la suite...
    ;-)
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :