Au fil des joutes entre l'opposition et le gouvernement, mais aussi des querelles de la majorité, la langue française s'est enrichie en deux jours de deux néologismes: "imprivatisable" et "inénervable".

On doit le premier qualificatif au ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, qui a affirmé lundi lors de la présentation au Sénat du projet de loi modifiant le statut de La Poste que l'entreprise publique serait "imprivatisable". Une assurance novatrice qui n'a pas convaincu les détracteurs d'une réforme assimilée à une privatisation déguisée. "M. Estrosi est un comique qui s'ignore. Ou alors il nous prend pour des imbéciles", a ainsi estimé la porte-parole de l'Union syndicale Solidaires, Annick Coupé.

La seconde audace langagière est signée de François Fillon. Face aux députés UMP, mardi, le premier ministre a voulu afficher une inaltérable résistance aux velléités rebelles de sa majorité en se déclarant "inénervable".